Parrhasios, Philoctète
Bibliographie
Images
Philoctète dans l'île de LemnosBARRY James
Medium : gravure
Commentaires : dans A Series of Etchings by James Barry, esq. from his Original and Justly Celebrated Paintings, in the Great Room of the Society of Arts
Dati, Carlo Roberto, Vite de' pittori antichi(publi: 1667), p. 50 (italien)
- [1] Antolog. l. 4. c. 8. epigr. 26
E mentovato anche il Filottete, i travagli del quale rappresentò col pennello stupendamente. E sopra questa pittura si legge un bellissimo epigramma di Glauco da me largamente tradotto. [1]
Vide Parrasio gl’infiniti affanni
Di Filottete, e colorirgli elesse.
Sorde lagrime fan lunga dimora
Nell’asciutte palpebre, e dentro chiusa
Aspra cura mordace il cuor gli rode.
Saggio Pittore, e perché fare eterno
Il duol di questo eroe, che ben dovea
Dopo tanti travagli aver quiete?
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting(publi: 1760), “Of composition” (numéro ch. VII) , p. 161-162 (anglais)
The Philoctetes of Parrhasius is a fine image of hopeless wretchedness, of consuming grief. The picture itself is happily described by the epigrammatist, and the compliment to the painter, has the elegance and simplicity peculiar to the Greeks.[1]
Drawn by Parrhasius, as in person view’d,
Sed Philoctetes feels his pains renew’d.
In his parch’d eyes the deep-sunk tears express
His endless misey, his dire distress.
We blame thee, painter, tho’ thy art commend;
‘Twas time his sufferings with himself should end.
We cannot well conceive an image more tender, or more affecting that this. Let terror be united with pity, the muse of painting has completed her drama.
- [1] [1] Και τον απο Τρηχιντος ιδων πολυωδυνον ἡρω
Τοδε Φιλοκτητην εγραφε Παρρασιος.
Εν τε γαρ οφθαλμοις εσκληκοσι κωρον ὑποικει
Δακρυ, καὶ ὁ τρυχω εντος ενεσι ποντος.
Ζωογραφων ω λῳστε, συ μεν σοφος, αλλ’αναπαυσαι
Ανδρα πονων ηδη τον πολυμοχθον εδει.
Anthol. Lib. iv.
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting, (trad: 1765), p. 179-180 (trad: "Recherche sur les beautés de la peinture" par Bergier, Daniel Claude François en 1765)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Le Philoctete de Parrhasius offroit l’image la plus terrible du désespoir et d’une douleur dévorante ; la description que nous en donne un ancien poëte, et l’éloge qu’il fait du peintre, ont toute la simplicité et toute l’élégance qui étoient particuliers aux Grecs :
Καὶ τὸν ἀπὸ Τρηχῖνος ἰδων πολυώδυνον Ἥρω
Τόνδε Φιλοκτητην ἔγραφε Παῤῥάσιος.
Εν τε γὰρ ὀφθαλμοῖς ἐσκλῆκοσι κωρὸν ὑποικει
Δάκρυ, καὶ ὁ τρύχων ἐντὸς ἔνεσι πονος.
Ζωογράφων ὦ λῶστε σὺ μὲν σοφὸς, ἀλλ’ἀναπαῦσαι
῎Ανδρα πόνων ἤδη τὸν πολύμοχθον ἔδει.
Anthol. L. IV.
« Pour peindre ce Philoctete, il falloit que Parrhasius l’eût vû dans les plus vifs accès de ses douleurs. Des larmes pénibles roulent dans ses yeux arides, et le même déchirement intérieur le tourmente encore dans son portrait. O mon ami, vous avez montré bien du talent en rendant cette peinture vivante, mais fallait-il ainsi prolonger au-delà même du trépas les longues souffrances de ce héros ? » Peut-on concevoir une image plus touchante et plus pathétique que celle-là ?
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII(trad: 1980) (n°113), p. 123 (grecque)
ΙΟΥΑΝΝΟΥ ΑΙΓΥΠΤΟΥ
Οἶδα Φιλοκτήτην ὁρόων πᾶσι φαείνει
ἄλγος ἑὸν καὶ τοῖς τηλόθι δερκομένοις.
Ἄγρια μὲν κομόωσαν ἔχει τρίχα· δεῦρ’ ἴδε κόρσης
χαίτην τρηχαλέοις χρώμασιν αὐσταλέην.
Δέρμα κατεσκληκὸς δὲ φέρει καὶ ῥικνὸν ἰδέσθαι
καὶ τάχα καρφαλέον χερσὶν ἐφαπτομέναις·
δάκρυα δὲ ξηροῖσιν ὑπὸ βλεφάροισι παγέντα
ἵσταται, ἀγρύπνου σῆμα δυηπαθίης.
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII, (trad: 1980) (n°113), p. 123 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
De Julien l’Égyptien. Au premier regard je reconnais Philoctète : sa douleur, même de loin, éclate à tous les yeux. Il a le poil long d’un sauvage ; et là, voyez sur sa tête sa chevelure raide aux teintes sales. Sa peau est rêche au regard, toute ridée et rugueuse, croirait-on, au contact de la main. Sous les paupières arides des larmes sont restées figées, signe d’un chagrin qui ignore le sommeil.
Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet, (n°271)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
En voyant Philoctète, je suis sûr que pour tous sa souffrance est manifeste, même pour ceux qui regardent de loin. Il a le port hirsute comme celui d’une bête fauve ; vois ici, sur sa tête, ses cheveux hérissés, brûlés et desséchés par le soleil. La peau a l’apparence dure et ridée ; et je pense qu’au toucher elle serait sèche. Sous ses paupières arides, des larmes se sont figées, témoignage d’un tourment qui ne connaît pas le sommeil.
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII(trad: 1980) (n°111 (Reinach 270)), p. 122 (grecque)
ΓΛΑΥΚΟΥ
Καὶ τὸν ἀπὸ Τρηχῖνος ἰδὼν πολυώδυνον ἥρω,
τόνδε Φιλοκτήτην ἔγραφε Παρράσιος·
ἔν τε γὰρ ὀφθαλμοῖς ἐσκληκόσι κωφὸν ὑποικεῖ
δάκρυ, καὶ ὁ τρύχων, ἐντὸς ἔνεστι πόνος.
Ζοωγραφῶν, ὦ λῷστε, σὺ μὲν σοφός· ἀλλ’ ἀναπαῦσαι
ἄνδρα πόνων ἤδη τὸν πολύμοχθον ἔδει.
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII, (trad: 1980) (n°111), p. 122 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
De Glaucos. Lui aussi, le héros de Trachis aux souffrances sans nombre, Parrhasios l’avait vu quand il peignait ce Philoctète. Dans ses yeux desséchés se cache une larme muette, une douleur consumante logée tout au fond de son être. Quand tu peins la vie, très cher, oui, tu es un maître ! Mais il serait bien temps de le laisser se reposer de ses maux, « le héros accablé de douleurs » !
Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet, (n°270)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Il faut que Parrhasios ait vu aussi le héros de Trachis, riche en douleurs, pour peindre ce Philoctète. Au fond de ses yeux desséchés habite une larme muette, et il est possédé du mal qui le consume. O très cher, tu es maître dans l’art de peindre la vie ; mais il était bien temps de laisser cet infortuné se reposer de ses maux.
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII(trad: 1980) (n°112), p. 123 (grecque)
Ἐχθρὸς ὑπὲρ Δαναοὺς πλάστης ἐμὸς, ἄλλος Ὀδυσσεύς
ὅς μ’ ἔμνησε κακῆς οὐλομένης τε νόσου.
Οὐκ ἤρκει πέτρη, τρῦχος, λύθρον, ἕλκος, ἀνίη·
ἀλλὰ καὶ ἐν χαλκῷ τὸν πόνον εἰργάσατο.
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII, (trad: 1980) (n°112), p. 123 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Il est mon ennemi, bien plus que les Danaens, l’artiste qui m’a fait : un deuxième Ulysse ! Il ravive mon mal, mon affreuse douleur. Grotte, haillons, sanie, plaie, amertume, ce n’était pas assez : dans le bronze encore il forgea ma souffrance.